La bataille fait rage en France, entre industriels des fromages à tartiner.
Tous les moyens sont bons pour les chevaliers blancs de la pâte molle, afin de conquérir les palais gourmands des gastronomes en culotte courte, des afficionados en jean moulant ou des mamys marmiton en jupe à fleurs.
Faut dire qu’avec 25 kilos de fromage consommé par an et par habitant, la France est une cible de choix pour l’industrie laitière. Un grand groupe international comme Mondelez (ex - Kraft, numéro deux mondial de l’agroalimentaire) ne s’y est pas trompé.
Il y a maintenant tout juste deux ans, il lançait Philadelphia à l’assaut des places fortes nationales défendues vaillamment, depuis des lustres, par La Vache qui rit, Saint Moret ou Boursin.
Oser s’attaquer ainsi à des institutions de la cream cheese était un pari insensé, d’après certains Nostradamus du marketing fromager.
Et bien, contre toute attente, voilà qu’il a déjà raflé 8 % du marché et qu’il ne compte pas s’arrêter là. Objectif : doubler cette part d’ici trois ans.
Son nom Philadelphia s’est imposé. Plus de 4 millions de foyers y ont déjà goûté.
Comment expliquer cette percée ? Est-ce l’attrait de la nouveauté dans un domaine verrouillé par des marques qui ne se renouvelaient plus ? Ou bien l’ « american look » de la marque ? Ne serait-ce pas plutôt le pari de l’imposer en cuisine pour préparer cheese cakes, amuse bouches, sandwichs ou autres : 172 recettes sont ainsi proposées sur leur site (*).
Car, au point de vue goût …, nenni innovation ! Aussi pauvre que les concurrentes !
Faut dire que la composition n’est pas très sexy : lait caillé, protéines de lait, ferments lactiques, sel, épaississants,… Pas de quoi fouetter un Tartare !
Petitgrognon