« No sport » osait affirmer Churchill, son cigare aux lèvres.
Bon, tout le monde n’est pas Churchill. Dommage, car aujourd’hui, c’est « socialement » incorrect, d’avouer qu’on ne pratique aucun sport ou pire qu’on n’éprouve aucun intérêt pour les exploits sportifs. Du coup, beaucoup de conversations tombent à plat. Et c’est honte d’avouer qu’on n’a jamais assisté « en live » à un match ! Les stades, si : un souvenir d’ado, quand il fallait cavaler sur la piste, pour décrocher la moyenne à l’épreuve du bac…
C’est quand, au fait, la coupe du monde de foot ? Et Roland Garros, ça dure combien de jours ?
Si au moins, ça faisait oublier les autres problèmes du moment. Mais, pas de spectacle sportif, sans un arrière fond de scandales : violences, dopage, triche, corruption, affaires de gros sous… Où sont passés les notions de : loisir, détente, discipline, épanouissement ou santé, dans cette course aux jackpots financiers ?
Encore pire, le vocabulaire tout droit issu des guerres tribales et relayé par une presse avide de sensationnel.
Le temps des combats de gladiateurs est-il révolu ? Au moins les choses étaient claires dans les gradins des cirques romains. On purgeait les plus bas instincts humains, par acteurs interposés. En est-on vraiment si loin ?
Quel exemple pour nos gamins ? Devenir champion, sacrée motivation, si elle ne s’inspire pas, pour se réaliser, de la panoplie cachée de leurs idoles. Car, au fond du sac de sport, tout semble permis. Grosses bagnoles, filles faciles, coups de boule…et bien sûr, cracher par terre …pour exprimer sa haine et sa rage !
Face à cette « hallucination sportive », il faut choisir.
Que proposer à nos enfants ? Ecraser les autres, s’épuiser et se perdre dans cette course folle, pour faire partie des «dieux du stade ». Avec son lot amer de déceptions, en cas d’échec.
Ou bien, trouver dans les disciplines sportives, le moyen de découvrir en soi le meilleur, s’humaniser au contact des autres, se construire et se faire plaisir,
…tout simplement « participer ».
Petitgrognon