Ras la toque !

On dit que c’est le « mauvais côté » de l’Avenue des Champs Elysées, le trottoir des numéros impairs, celui à l’ombre. Mais c’est le moins encombré, et c’est tant mieux.

Il compte néanmoins quelques belles enseignes récentes et des brasseries de renom.

Pour notre pause café, on délaissera donc le côté pair, avec ses grandes terrasses pour touristes, impersonnelles, bondées et hors de prix.

Mais où se poser ? Que le décor et la qualité du service soient au moins à la hauteur, pour justifier le tarif « élyséen » des consommations !

Suivons les pas d’une célèbre croqueuse de diamants du Second Empire, la marquise de Païva qui eut la bonne idée de se faire construire un hôtel particulier, au n° 25, grâce à la fortune de son mari.

Au pied de cette magnifique demeure, style Renaissance italienne, une terrasse aux parasols blancs nous invite au farniente.

Son nom ?... La Païva, comme la marquise.

Une fois confortablement installés, on ne pourra pas résister au plaisir de découvrir la salle de restaurant décorée par Garcia, dans l’esprit de riche exubérance qu’avait souhaité la marquise pour l’intérieur de son hôtel (qu’on peut d’ailleurs visiter).

…Comme quoi le mauvais côté peut avoir ses bons côtés.

Petitgrognon,… en vacances

Souriez … ! Vous êtes à la campagne …ou presque.

Vous dégustez votre café d’aujourd’hui sur la terrasse des Jardins de Bagatelle.

Une fois franchi l’octroi, à la barrière de Paris, vous vous êtes enfoncé dans le Bois de Boulogne, jusqu’à l’avenue de Sèvres.

Astuce : on entre par le restaurant, comme ça on évite de payer le ticket d’entrée au Parc !

Après la pause café à l’ombre des grands arbres, on succombe au romantisme de la balade dans ce parc grandiose : des pelouses, des bosquets, des chutes d’eau, des jardins par thème. Même un château (qu’on peut visiter), une Orangerie et une splendide roseraie !

De quoi savourer une belle après midi d’été dans le calme de ce havre de paix, créé au XVIIIè siècle.

En ressortant, on est tout surpris de redécouvrir que des automobiles sillonnent les avenues adjacentes, on s’attendrait plutôt à voir passer des fiacres !

Petitgrognon,  en vacances…

Retour rive droite, pour un moment de farniente bien mérité, après avoir arpenté la rue du faubourg Saint-Honoré, à la recherche d’improbables soldes !

Le soleil d’été sur Paris nous incite à rechercher un lieu calme, loin de la circulation et dans un écrin de verdure.

Direction l’Hotel Bristol, où, une fois passés les regards inquisiteurs des « chasseurs » qui bordent l’entrée du palace, on se dirige avec assurance vers le jardin intérieur.

Un personnel jeune et stylé nous apporte nos consommations, à déguster bien calés dans d’agréables fauteuils, à l’ombre d’immenses parasols blancs.

Comble de satisfaction, l’addition ne sera guère plus élevée que dans la plupart des terrasses bruyantes dressées en bas des Champs Elysées.

Un vrai moment de bonheur dans un établissement qu’affectionne, parait-il,  en voisin tout proche, le mari d’une actrice qui tourne en ce moment avec Woody Allen…

Petitgrognon, en vacances

Mon horoscope avait raison. Aujourd’hui : Mercure dans la Lune, …de quoi faire monter la température.

Tranquille, sur mon strapontin métropolitain, je prends comme chaque jour, mon mal en patience, en égrenant les stations qui me séparent de ma correspondance RER.

Un journal gratuit pour passer le temps, ça ne demande pas vraiment de concentration, mais de là à avoir les oreilles cassées…Car voilà qu’ils débarquent avec leur boite à rythme.

J’ai beau changer à chaque trajet, de wagon, de porte, de siège… ça ne manque pas : ils s’installent juste devant mes pieds, quasi sur mes pieds, le dos à la porte. Un vrai harcèlement.

Aujourd’hui, c’est le look Gypsy King, avec une fille au tambourin. Elle a les yeux dans le vague, mais lui a l’archet bien calé entre les doigts. Il se met à astiquer son crin-crin, après avoir mis à fond le volume de son ampli.

Les voyageurs regardent de côté, en attendant que ça se passe. Et, ça dure… une station…deux stations…. De dépit, la recette étant maigre, ils redescendent et nous laissent abasourdis par tant de sollicitude décibélienne.

Faut bien que tout le monde vive, mais subir dès le matin, cette musique criarde, superposée aux crissements des roues dans les tunnels, ça prépare mal aux sautes  d’humeur des collègues.

Le bus, c’est pas vraiment mieux, avec tous ces accrocs au portable qui s’interviewent dès l’aube : « T’es où ? - Je suis dans le bus - J’arrive ! ».

Que faire ? Se déplacer à pied ? …ça suffit comme ça pendant les grèves.

Faudrait peut-être que j’essaie le vélib’. Comme ça, avec mon MP3 à fond dans les oreilles, j’aurais l’impression d’être dans le métro !

Petitgrognon

« No sport » osait affirmer Churchill, son cigare aux lèvres.

Bon, tout le monde n’est pas Churchill. Dommage, car aujourd’hui, c’est « socialement » incorrect, d’avouer qu’on ne pratique aucun sport ou pire qu’on n’éprouve aucun intérêt pour les exploits sportifs. Du coup, beaucoup de conversations tombent à plat. Et c’est honte d’avouer qu’on n’a jamais assisté « en live » à un match ! Les stades, si : un souvenir d’ado, quand il fallait cavaler sur la piste, pour décrocher la moyenne à l’épreuve du bac…

C’est quand, au fait, la coupe du monde de foot ? Et Roland Garros, ça dure combien de jours ?

 Si au moins, ça faisait oublier les autres problèmes du moment. Mais, pas de spectacle sportif, sans un arrière fond de scandales : violences, dopage, triche, corruption, affaires de gros sous… Où sont passés les notions de : loisir, détente, discipline, épanouissement ou santé, dans cette course aux jackpots financiers ?

Encore pire, le vocabulaire tout droit issu des guerres tribales et relayé par une presse avide de sensationnel.

Le temps des combats de gladiateurs est-il révolu ? Au moins les choses étaient claires dans  les gradins des cirques romains. On purgeait les plus bas instincts humains, par acteurs interposés. En est-on vraiment si loin ?

Quel exemple pour nos gamins ? Devenir champion, sacrée motivation, si elle ne s’inspire pas, pour se réaliser, de la panoplie cachée de leurs idoles. Car, au fond du sac de sport, tout semble permis. Grosses bagnoles, filles faciles, coups de boule…et bien sûr, cracher par terre …pour exprimer sa haine et sa rage !

Face à cette « hallucination sportive », il faut choisir.

Que proposer à nos enfants ? Ecraser les autres, s’épuiser et se perdre dans cette course folle, pour faire partie des «dieux du stade ». Avec son lot amer de déceptions, en cas d’échec.

Ou bien, trouver dans les disciplines sportives, le moyen de découvrir en soi le meilleur, s’humaniser au contact des autres, se construire et se faire plaisir,

…tout simplement « participer ».

Petitgrognon